Quand j’étais petite, je m’allongeais sur mon lit chez mes grands-parents tout en écoutant le son de la télévision qui était allumée au rez-de-chaussée et je regardais les gravures accrochées au mur de la chambre. Il y avait une image représentant une femme à la chevelure rousse et ondoyante, vêtue d’une chemise de nuit, agrippée à une croix en pierre au milieu d’une mer en furie. Des morceaux de bois provenant d’une épave flottaient autour d’elle tandis que les vagues menaçaient de l’engloutir, mais elle gardait les yeux fixés sur la croix à laquelle elle s’agrippait de toutes ses forces.

A l’époque, je ne comprenais pas la symbolique de cette gravure, et je me souviens de m’être demandée ce que cela pouvait signifier alors que je m’endormais. Je me demandais pourquoi la femme serrait la croix aussi fort au lieu de lâcher prise et d’attraper un des morceaux de bois qui flottaient autour d’elle. Apparemment, elle avait du mal à rester agrippée.

Les années ont passé et j’ai moi-même traversé des périodes de remise en question de ma foi, et c’est là que cette image a pris tout son sens. Dans ces moments de doute, j’ai tenté de m’accrocher à différentes bouées qui m’ont aidée à garder la tête hors de l’eau mais sans pour autant donner un sens ou une direction à ma vie. Je me suis rendue compte qu’il était très important de s’accrocher fermement à Dieu, même quand ce n’est pas évident.

Cette gravure a un autre sens, beaucoup plus profond celui-là, qui m’a frappée lorsque je l’ai revue des années plus tard. La plus grande partie du tableau était dans des tons très sombres, à l’exception d’un rai de lumière qui tombait directement sur la croix. J’ai compris que c’était l’autre raison pour laquelle la femme restait agrippée à la croix plutôt que d’attraper un morceau d’épave et de s’en aller en flottant. Elle aurait pu dériver dans les ténèbres, mais elle voulait rester dans la lumière.

Au seuil de cette nouvelle année, la perspective de devoir affronter un monde rempli de dangers inconnus peut être effrayante. Il n’y a qu’un seul endroit de sûr au cœur de la tempête, et une seule lumière dans les ténèbres. Certes, le désastre, le danger et la mort rôdent autour de nous, mais l’Eternel est ma lumière et mon sauveur. 1 L’Eternel protège ma vie et Il m’aide à tenir bon.

Joyce Suttin est écrivain ; elle vit et enseigne à San Antonio, aux Etats-Unis.

  1. Cf. Psaume 27:1.