« Arrêtez, et sachez que je suis Dieu ! » (Psaumes 46.10 SEG21).

Ce profond verset biblique a été pour moi une source de réconfort et m’a fortifiée dans des moments de choix difficiles. Prendre des décisions qui pourraient changer le cours de notre vie peut s’avérer redoutable, surtout lorsque les résultats de ces décisions sont incertains. Pourtant, lorsque je pense à mes propres expériences, je remarque que ces moments charnières, parfois imposés, ont finalement été bénéfiques.

Laissez-moi vous faire part d’une de ces expériences.

Il y a dix-huit ans, l’un de mes enfants vivant à l’étranger a eu besoin de moi. J’avais récemment emménagé avec un autre de mes enfants pour m’occuper de mes petits-enfants, et j’étais également très investie dans un travail que j’aimais. Tout laisser tomber pour partir à l’autre bout du monde était une perspective déroutante. Pourtant, mon choix a été sans appel lorsque j’ai pris connaissance des circonstances entourant la prise en charge de mon petit-fils de six mois.

J’ai fait mes valises et je suis partie à l’étranger, pensant n’y rester que peu de temps. Mais trois mois plus tard, j’ai dû prendre une décision qui a changé ma vie : devais-je demander la résidence permanente et rester ici, ou retourner « chez moi » pour reprendre mes autres responsabilités, mon travail et mes affaires ? J’avais un fort désir de retrouver un environnement familier, mais l’envie indéniable de rester là où l’on avait le plus besoin de moi était tout aussi forte.

En temps normal, j’aurais dressé la liste des avantages et des inconvénients. Les inconvénients étaient évidents : rester signifiait laisser derrière moi mon travail, ma sécurité financière et tous mes biens terrestres, à l’exception de ce qui tenait dans ma valise. Mais il y avait un avantage indéniable : pouvoir regarder mon petit-fils dans les yeux. Les sacrifices passaient au second plan par rapport au fait d’être présente pour lui lorsqu’il avait le plus besoin de moi.

C’est ainsi que je suis restée.

Dix-huit ans plus tard, je peux affirmer en toute sérénité que c’était la bonne décision. Les défis, bien réels, m’ont permis de me surpasser et d’élargir ma vision. J’ai trouvé, par des moyens inattendus, du soutien affectif et financier ; et le chemin à parcourir, bien que flou au début, s’est éclairci à chaque pas.

En fait, ce petit garçon est autiste. Je m’en suis occupée à temps plein pendant ses premières années, puis à temps partiel au fur et à mesure que ses parents s’impliquaient davantage. Il y a près de cinq ans, alors que j’envisageais de partir rendre visite à mes autres enfants pour leur donner un coup de main, la vie me confrontait à une autre décision cruciale.

Ce même garçon, devenu adolescent, a de nouveau eu besoin de moi à plein temps. En août 2020, j’ai réorganisé ma vie et ma maison pour qu’il puisse vivre avec moi. C’était un nouveau chapitre, rempli de hauts et de bas, ainsi que de défis, mais qui aussi me rendent heureuse et accomplie.

Aujourd’hui, cet adolescent est épanoui. Il a obtenu son diplôme de fin d’études secondaires et poursuit une carrière dans l’assistance informatique tout en travaillant à temps partiel. Son parcours me réjouit chaque jour et me rappelle l’importance de dire ‘oui’, même lorsque le futur est incertain.

En retour, mes expériences avec lui m’ont ouvert de nouveaux horizons. Je suis devenue Intervenante Certifiée en Autisme et je partage aujourd’hui mes connaissances et mon expérience avec les familles, les soignants et les éducateurs. Grâce à ma formation et aux actions en faveur des personnes autistes, j’ai appris que, même si le parcours de l’autisme s’avère difficile, l’amour, la patience et la compréhension peuvent libérer le potentiel de chaque enfant.

Alors que je repense à ces décisions qui ont changé ma vie, je suis rassurée de savoir que, quels que soient les défis, en tant que chrétiens, « nous savons [avec une grande confiance] que Dieu [qui se préoccupe profondément de nous] fait concourir toutes choses au bien de ceux qui l’aiment, de ceux qui sont appelés conformément au plan divin » (Romains 8.28). Lorsque la vie nous demande d’avoir du courage, nous pouvons trouver la paix dans la connaissance de Dieu et notre confiance en Lui.

Il faut d’abord se jeter à l’eau

J’ai fait de nombreux sauts dans ma vie, surtout ces dernières années. J’ai sauté pour déménager au Nebraska (bon d’accord, il serait plus exact de dire « j’ai été traînée contre mon gré »). J’ai sauté dans la foi. J’ai sauté dans l’écriture. Tout récemment, j’ai sauté pour parler en public. À un certain moment, au milieu de tous ces sauts, j’ai percuté un mur : un mur de déception, de doutes, d’échecs, de frustrations et de peur.

Ça fait peur de sauter. Mais je crois aussi qu’en dépit du risque et de la peur, c’est nécessaire. Car si vous refusez toujours de sauter, vous ne saurez jamais ce que vous avez manqué. Et ce que vous aurez manqué aurait pu faire une grosse différence dans votre vie.

En ce qui me concerne, sauter a fait la différence entre l’incroyance et la foi. La différence entre vivre passivement et vivre passionnément. La différence entre exister confortablement dans ma petite boîte, et vibrer dans les grands espaces libres.

Il est vrai que parfois, quand on saute, on se casse la figure ; parfois, on percute un mur de plein fouet, et ça nous coupe le souffle. Mais parfois aussi, on prend son essor et on s’envole. Sur le moment, on ne s’en rend peut-être pas compte, mais on s’élance vers quelque chose de nouveau, quelque chose de beau et de bien, qui nous marquera pour la vie.

Mais il faut commencer par se jeter à l’eau. – Michelle DeRusha 1

L’insigne du courage n’exige pas que nous nous engagions dans une voie dangereuse. Il exige simplement que nous continuions à partager l’amour de Dieu à tout moment et en tout lieu.Tom White


  1. Michelle DeRusha, “It all begins with the Leap”, The Lincoln Journal Star, 15 mai 2015.