Les Évangiles ont été écrits plusieurs décennies après la mort et la résurrection de Jésus-Christ par des croyants de l’époque. C’est grâce à leur compte-rendu de l’histoire de Jésus que sa vie, ses Paroles, ses actes et sa promesse de salut ont été préservés et maintes fois partagés au cours des siècles. Deux mille ans plus tard, nous continuons à lire et étudier les mêmes Évangiles que ceux de ses premiers lecteurs.
Les historiens pensent que la rédaction des trois premiers Évangiles—ceux de Matthieu, Marc, et Luc—a eu lieu entre 45 et 69 après J.-C., et que le dernier, celui de Jean, date de 90 après J.-C. Bien que personne ne puisse le dire avec certitude, l’Évangile de Marc est généralement considéré par les érudits modernes comme le plus ancien, tandis que les Évangiles de Matthieu et de Luc ont été rédigés à une date ultérieure.
L’objectif des rédacteurs de l’Évangile n’était pas de produire un récit détaillé de la vie de Jésus. Plutôt que de faire un compte rendu détaillé des actes de Jésus, ceux-ci sont souvent résumés dans des phrases comme « Il les guérit »1 ou « Il allait prêcher et enseigner dans toutes les villes et les villages. »2 À la fin de son Évangile, Jean écrit que Jésus a fait beaucoup d’autres miracles qu’il n’a pas rapportés dans son Évangile. 3
Les auteurs des Évangiles n’ont décrit que les épisodes de la vie de Jésus qui leur paraissaient expliquer le mieux qui était Jésus, ce qu’Il prêchait, la signification de sa mort et de sa résurrection, et leur lien avec notre salut. Leur première intention était de partager la bonne nouvelle, d’amener les autres à la foi en Jésus, de donner aux nouveaux croyants les moyens de faire connaître Jésus et de leur enseigner le message qu’Il prêchait, en sorte qu’ils puissent, à leur tour, le partager avec d’autres.
Avant que les Évangiles ne soient consignés par écrit, la majeure partie de leur contenu circulait oralement. Apparemment il y avait aussi des récits écrits de ce que Jésus a fait et dit, comme en témoigne l’introduction de Luc à son Évangile :
« Plusieurs personnes ont entrepris de composer un récit des événements qui se sont passés parmi nous, d’après les rapports de ceux qui en ont été les témoins oculaires depuis le début et qui sont devenus des serviteurs de la Parole de Dieu. J’ai donc décidé à mon tour de m’informer soigneusement sur tout ce qui est arrivé depuis le commencement, et de te l’exposer par écrit de manière suivie, très honorable Théophile ; ainsi, tu pourras reconnaître l’entière véracité des enseignements que tu as reçus. » 4
A l’époque, il devenait urgent que les informations concernant Jésus et ses enseignements soient consignées par écrit pour deux raisons : la première, c’est que la diffusion de l’Évangile s’étendait à une grande partie du vaste Empire romain de l’époque. Cela signifiait qu’il n’était plus possible pour les apôtres et les croyants de la première heure de voyager jusqu’aux confins de l’empire pour partager personnellement l’enseignement qu’ils avaient reçu aux pieds de Jésus. L’autre raison, c’est que les témoins oculaires originels étaient devenus vieux, et que certains étaient déjà morts. Il devenait nécessaire d’écrire l’histoire de Jésus, sa vie et son enseignement, pour les préserver et pour pouvoir les partager au-delà des capacités des personnes qui les racontaient oralement.
Au début du deuxième siècle de notre ère, soit à peine dix ou vingt ans après la rédaction de l’Évangile de Jean, on commença à diffuser les quatre Evangiles ensemble en les désignant sous le nom de quadruple Évangile. À la même époque, il y avait aussi d’autres écrits qui circulaient parmi les églises—il s’agissait des lettres de Paul, qu’on appelait les épîtres. Au fil du temps, le livre des Actes constitua le lien entre les Évangiles et les lettres de Paul, et lorsque les épîtres d’autres auteurs furent ajoutées à celles-ci, l’ensemble finit par constituer le Nouveau Testament.