«Dans cette même région, il y avait des bergers qui passaient la nuit dans les champs pour garder leur troupeau.» – Luc 2:8 BFC

Lorsque j’étais enfant, une de mes images préférées de Jésus Le dépeignait sous les traits du Bon Berger portant un agneau sur les épaules. Si vous êtes comme moi, vous auriez sans doute pensé que ces bergers, qui gardaient leurs troupeaux sur une colline, la nuit où Jésus naquit, étaient des membres respectables et respectés de la communauté, considérés par leurs contemporains comme des témoins fiables et honnêtes, des personnes crédibles et dignes de confiance Sinon, pour quelle raison les anges leur auraient-ils confié un message aussi important que d’annoncer la naissance du Fils de Dieu?

Les faits nous relatent une histoire quelque peu différente. D’après certains historiens, les bergers de l’époque étaient considérés comme étant tout en bas de l’échelle sociale. Le mot que les Pharisiens employaient pour les désigner est traduit par «pécheurs» dans les bibles de langue française. Un terme péjoratif qui désignait une personne vile et impure. Ils passaient leurs journées à s’occuper d’animaux, ils dormaient souvent à la belle étoile, entourés d’excréments et sans doute de maladies. Apparemment, on considérait qu’ils n’étaient même pas dignes d’offrir un sacrifice à Dieu.

Si l’on se place du point de vue limité des hommes, Dieu envoya une bande de gueux pour être le comité d’accueil de son Fils et pour annoncer la bonne nouvelle du Salut à tous ceux qui voudraient l’entendre. Si l’on voulait replacer la scène dans le contexte du monde actuel, on dirait qu’un chœur d’anges est apparu à un groupe de clochards qui faisaient les poubelles. Mais Dieu sait ce qu’il y a au fond du cœur de chaque être humain. Il ne juge pas les gens d’après leur statut social. Peu Lui importe que quelqu’un soit vêtu de haillons ou de vêtements somptueux.

La Bible nous dit que les bergers se dépêchèrent d’aller voir le nouveau-né; ils n’eurent donc pas le temps de prendre un bain ou de mettre leurs beaux vêtements ; d’ailleurs, il est probable qu’ils n’en avaient pas. Ils se dépêchèrent de dévaler la colline, comme ils étaient, pour aller voir directement leur Sauveur. 1 J’imagine qu’ils étaient tout excités de raconter leur expérience à Joseph et Marie, qui les accueillirent chaleureusement et à bras ouverts.

Pour quelle raison Dieu a-t-Il choisi les bergers? Pourquoi a-t-Il accordé cet insigne privilège à des personnes qui, aux yeux des hommes, étaient indignes d’un tel honneur? Peut-être savait-Il qu’ils étaient animés d’une foi pure et simple? Il pouvait compter sur eux pour se dépêcher d’aller s’agenouiller devant le Fils nouveau-né de Dieu avec un bel enthousiasme.

Non seulement Dieu honora les bergers, mais Il leur confia la responsabilité exceptionnelle d’annoncer la bonne nouvelle au monde. Lorsqu’ils annoncèrent au monde la naissance du Sauveur, 2 les bergers devinrent les premiers missionnaires chrétiens de l’histoire.

  1. Cf. Luc 2:15–16.
  2. Cf. Luc 2:17–18.